septembre 26, 2012 0

Imaginaire musical

By in Products

« En imaginant la musique, je vois des formes, j’entends des formes, tant ce déplacement entre vision et oreille interne m’est familier ». Cette faculté si naturelle à associer des formes plastiques à un imaginaire musical, Pascal Dusapin la doit en partie à sa formation, plurielle, entre arts plastiques et architecture avant de se tourner vers la composition étudiée auprès d’Olivier Messiaen, Iannis Xenakis et Franco Donatoni. Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1981 à 1983, il est l’auteur de nombreuses pièces pour solistes, musique de chambre, orchestres symphoniques et opéras.

Passion, photo copyright Bernd Uhlig

Pascal Dusapin était à l’honneur en ce début de saison au Théâtre de la Monnaie – De Munt à Bruxelles avec Passion (Opéra) et O Mensch! (Théâtre musical, première belge).

La Monnaie – Free online streaming – Passion – Opéra en intégralité disponible jusqu’au 1er octobre sur MyMM Channel, direction musicale Franck Ollu, chorégraphie Sasha Waltz, costumes Hussein Chalayan, Orchestre de chambre de la Monnaie, Vocalconsort Berlin, Sasha Waltz & Guests, Barbara Hannigan et Georg Nigl.

Ecouter Pascal Dusapin commenter une de ses oeuvres permet d’appréhender le travail d’un compositeur qui, à l’instar du designer, est confronté à de nombreux impératifs techniques, devant autant répondre à des questions de fonctionnalité que de représentation des formes. Design et musique paraissent alors si proches. A propos de la pièce solo n°2 pour orchestre Extenso : « Le son qui est fait au début, il répond à des spécifications de matériaux, ça va être un matériau souple, je veux un son très doux ». Ne pas entendre le moment où le son commence. « Là, sur cette note, il y a quand même un certain nombre de violons, ce son a un profil, une façon d’entrer dans l’espace. » Pour qu’un orchestre symphonique le réalise de cette façon « c’est un problème de confrontation de formes et de matériaux, les violons doivent entrer de façon très douce, sans vibrer. » Vous entendez le hautbois dont l’entrée est cachée par le poids des violons, « le son doit être complètement poncé, tous les violonistes doivent commencer sur cette note de façon douce et souple en attaquant le son de la même façon, créer un espace pour que la « rossité » du hautbois soit élimé par le son des cordes ». « La simple superposition du même son va donner du volume dans la salle, ça crée une forme sonore, c’est un problème de design orchestral. »

Les propos de Pascal Dusapin sont tirés d’une conférence à l’ENSCI-Les Ateliers, Paris (2011).

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